Librairie Pierre Saunier

Lettres de Gustave Courbet à l'armée allemande et aux artistes allemandsLettres de Gustave Courbet à l'armée allemande et aux artistes allemands Lettres de Gustave Courbet à l'armée allemande et aux artistes allemandsLettres de Gustave Courbet à l'armée allemande et aux artistes allemands

Courbet (Gustave).
Lettres de Gustave Courbet à l'armée allemande et aux artistes allemands. Lues à l'Athénée dans la séance du 29 octobre 1870.

Paris, Chez tous les libraires et chez l'auteur, 1870 ; plaquette in-8, brochée. 15 pp.

300 €

Édition originale.

Durant le siège de Paris, le 29 octobre 1870, une soirée patriotique est organisée à l’Athénée des Arts au profit du bataillon de gardes mobiles de la caserne de la Courtille. A l’instigation de son compatriote jurassien Victor Considérant, Courbet doit prendre la parole pour s’adresser aux artistes allemands – le peintre n’a-t-il pas exposé l’année précédente en Allemagne où Louis II de Bavière le décora en personne ?

A l’Athénée, M. Courbet s’est excusé, à cause du mauvais état de ses yeux, de ne pouvoir lire son manuscrit, et il a prié M. de La Bédollière d’en donner connaissance au public – rapporte le Petit Journal. L’assemblée a eu grande peine à démêler le sens de ce discours, présenté sous la forme d’une lettre adressée au peuple allemand. M. de La Bédollière n’a pu achever cette élucubration sans suite et sans idées, et a dû passer le manuscrit à M. Courbet. Celui-ci s’est excusé de nouveau, et, sur l’invitation de l’assemblée, il s’est décidé à lire, mais il n’a pas obtenu plus de succès que son interprète, et il a dû renoncer à se faire entendre.

Courbet en appelait à la disparition des frontières et à la création des états-unis d’Europe, et de conclure : laissez-nous vos cannons Krupp, nous les fondrons avec les nôtres ensemble ; le dernier canon, gueule en l’air, coiffé du bonnet phrygien, planté sur un piédestal acculé sur trois boulets, et ce monument colossal, que nous érigerons ensemble sur la place Vendôme, sera votre colonne, à vous et à nous, la colonne des peuples, la colonne de l’Allemagne et de la France à jamais fédérées. La déesse de notre liberté, comme autrefois Vénus couronnait le dieu Mars, suspendra aux tourillons qu’il porte à ses flancs comme des bras, des guirlandes de grappes, d’épis et de fleurs de houblons. 

Ah cette colonne ...

Rare.